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Alexandre Séon

(1855-1917)

La Beauté idéale.

 

Musée des Beaux-Arts de Quimper

18 juin - 28 septembre 2015

Figure majeure du symbolisme français, Alexandre Séon n'avait jamais bénéficié jusqu'ici d'une manifestation rétrospective et sa seule exposition monographique datait de 1901, lorsque le peintre lui-même, aidé de son ami le critique Roger-Milès, avait sollicité la Galerie Georges Petit pour présenter une centaine de ses peintures et dessins. Certes, des oeuvres de Séon, avaient figuré, ça et là depuis les années soixante, dans diverses expositions consacrées au XIXe siècle, au mouvement symboliste ou à d'autres thématiques ; il s'agissait cependant toujours des mêmes oeuvres et d'un corpus réduit. C'était bien peu pour évoquer la vie, la carrière et la personnalité de cette haute figure d'artiste et d'humaniste, élève de Puvis de Chavannes, ami de Georges Seurat, compagnon de lutte idéale du Sâr joséphin Péladan et pilier des Salons de la Rose+Croix, mais aussi théoricien des lignes et des couleurs, partisan d'un art social et véritable "missionnaire de la beauté", ainsi que ses amis le qualifiaient.

 

Dans l'exposition Les Peintres de l'âme, en 1999, nous avions fait figurer une quizaine d'oeuvres de Séon, avec des recherches inédites, mais trop peu encore pour prendre la mesure de l'étendue du travail continu et intense mené par l'artiste du début des années 1880 à sa mort en 1917.

 

Grâce au Musée des Beaux-Arts de Quimper et à son directeur et conservateur en chef Guillaume Ambroise, le projet d'une vraie grande exposition Alexandre Séon a pu prendre corps en 2012 et aboutir à la présentation de juin à septembre 2015 de la quasi totalité des oeuvres importantes localisées du peintre, d'innombrables documents inédits, de dessins et d'études retrouvées, du fameux Croquis-Journal et de bien d'autres découvertes. L'ambition décorative de Séon, ses liens avec Puvis et son amitié avec Seurat, l'aventure du décor de la Salle des mariages de la mairie de Courbevoie (1885-1889), la commande totalement inconnue de la comtesse Robert de Wendel pour la chapelle du château de l'Orfrasière, ont pu être mis en lumière. L'épisode des Salons de la Rose+Croix, l'amitié ambivalente avec Péladan, les liens de Séon avec la littérature ont été précisés. Le processus créateur de sa "beauté idéale", son Traité, inédit, la présentation en majesté d'oeuvres clé comme les deux versions de La Pensée, et La Beauté, tableau totalement inédit acquis en 1920 par Henri Focillon pour le musée de Lyon, ont permis de comprendre la démarche plastique et intellectuelle de l'artiste. Enfin, son amour pour l'Île de Bréhat, décor de grands chefs d'oeuvre comme la Lamentation d'Orphée ou La Sirène, a été mis en lumière avec, pour finir, la réunion, pour la première fois, de tous les (rares) paysages de Bréhat réalisés sur petits panneaux de bois par le peintre entre 1903 et 1914 et actuellement localisés. L'onirisme y rejoint la synthèse dans des "notations", selon ses propres mots, d'une perfection et d'une originalité formelle sans équivalent.

 

Les deux ans de travail et de recherche qui ont permis la réalistion de l'exposition et la publication d'un catalogue de référence, constitué de sept essais de fond, de vraies notices scientifiques approfondies pour les quelque cent vingt oeuvres exposées (sans compter certains ensembles graphiques), d'une chronologie illustrée détaillée et d'une bibliographie massive de référence, ont aussi mis à jour d'innnombrables documents précisant la vie, l'oeuvre, les opinions et les contacts de l'artiste. Les plans de son atelier, sa correspondance avec Roger-Milès ou les lettres reçues de Puvis de Chavannes et d'Antoine de La Rochefoucauld, ses liens avec Jacques Brasilier et la Confrérie de La Rosace... autant de pistes nouvelles et de fonds d'archives fructueux. Presque cent ans après sa disparition, Alexandre Séon se voit rendre justice : celle due à un artiste et à un homme qui n'a jamais dévié de sa haute vision de l'art et de l'idéal.

 

 

                      Le Figaro, 21 septembre 2015

Après son succès à Quimper, l'exposition "Alexandre Séon, la Beauté idéale" a été présentée au Musée d'Art et d'Archéologie de Valence de novembre 2015 à février 2016.

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